Ben X
Réalisé par Nic Balthazar Avec : Greg Timmermans, Marijke Pinoy, Laura Verlinden, etc... Drame belge, sortie le 19 mars 2008, 1h30
Synopsis - Ben n'est pas un adolescent tout à fait comme les autres. Choyé par sa mère, il vit dans son propre monde. Pour lui,
l'extérieur est d'une violence inouïe. Aller l'école est devenu chaque jour un
peu plus un enfer depuis que deux types de son lycée lui rendent la
vie impossible, ne cessant de le harceler, le
poussant lentement mais sûrement à bout. Son unique havre de paix est sa
chambre. Dès qu'il s'y retrouve, il allume son ordinateur et plonge dans le seul
univers où il se sente bien et un peu plus en " sécurité ", celui d'Archlord, un
jeu vidéo en ligne. Il devient alors Ben X, un héros prêt à tout,
qui a le coeur battant pour une certaine Scarlite. Alors qu'il
décide d'en finir avec son douloureux quotidien cette jeune fille énigmatique va entrer dans sa vie...
Critique - Il y a des films en lesquels on ne croit pas une seule seconde avant de les voir. Ben X en faisait parti. Très mal vendu que ce soit par sa bande annonce tape à l'œil et les résumés que l'on peut en trouver, complètement à coté de la plaque, ce métrage flamand sans prétention est tout de même un chouette premier film. Le scénario est certes simple mais ne se résume pas à un accroc aux jeux vidéos (tiens ça me rappel quelque chose ça) c'est même complètement l'inverse. Contrairement à la démagogie ambiante qui consiste à diaboliser systématique les univers virtuels on les retrouve ici comme un élément de thérapie. Le film est plutôt touchant par les thèmes forts qu'il exploite : l'intolérance, la différence, le handicap, le suicide adolescent... au final il s'agit d'une œuvre traitant du mal être des jeunes à travers un autiste en permanence humilié qui ne trouve refuge que dans son monde imaginaire où il est quasiment un demi-dieu. Le film souffre malheureusement de la naïveté de son réalisateur avec de nombreux défauts comme un montage parfois trop haché et précipité qui ne permet pas toujours de poser la plénitude de certaines scènes. Les outils de dramatisation sont très classiques, poussés à l'extrême limite ce qui peut parfois donner une impression douteuse mais la performance de l'acteur principal fait presque oublier tout cela et on s'attache vraiment à son personnage, allant jusqu'à souffrir avec lui. Un premier film imparfait, plus que prometteur... un véritable crie du cœur concernant un tabou (un vrai quoi qu'on en dise). Ceux qui s'attendent à un film bourrin sur des attardés du joystick seront déçus et je conseil de le voir avant de porter tout préjugé. Une agréable surprise venue du plat pays.