Mesrine - L'Instinct de mort
Réalisé par Jean-François Richet Avec : Vincent Cassel, Cécile de France, Gérard Depardieu, etc... Biopic français, Sortie le 22 octobre 2008, 1h53
Synopsis - Des années 60 à Paris au début des années 70 au Canada, le parcours criminel
hors norme d'un petit voyou de Clichy nommé Jacques Mesrine...
Critique - Attendu avec impatience, ce premier volet du diptyque de Jean-François Richet sur le plus grand gangster français des années 60-70 réussi pleinement le pari qu'il s'était fixé. Contrairement à ce que l'on pourrait croire le succès de ce projet était loin d'être acquis d'avance : une nouvelle production du mégalomane Thomas Langmann avec un casting all stars après le désastreux et ultra commercial Astérix aux Jeux Olympiques, un Richet qui, disons le franchement, n'avait jamais rencontré de véritables succès artistiques ou commerciaux jusque là et qui a surtout tendance a avoir un sacré manque de recule dans l'expression de ses opinions une chose dangereuse en cette époque réactionnaire étant donné la sensibilité du sujet abordé. Le film avait beaucoup de choses pour devenir l'ennemi public numéro un du cinéma français bien pensant, mais quel coup de maitre ! Mesrine n'est jamais héroïsé comme le craignaient certains, ni diabolisé. Il a été cerné et dépeint avec une sensibilité évidente et servit par une très grande prestation de Vincent Cassel, excellent. Richet signe là, incontestablement, son meilleur film pas très loin du statut de chef d'oeuvre que devra confirmer le second volet. Chaque scène possède une véritable recherche visuelle spécifique, un gros travail de mise en scène et de montage qui frappe fort. Le passage éclaire à Hollywood du réalisateur de Ma 6-T va crack-er pour le remake du film Assaut sur le central 13 de John Carpenter, lui a été apparement un excellent apprentissage. Sa direction d'acteur est impecable face à un casting pourtant impressionnant : Cécile de France et Gérard Depardieu sont méconnaisables. Le scénario du film est basé sur l'autobiographie même du célèbre braqueur et révèle aux générations qui n'en connaissent que vaguement le mythe, la vie exceptionnellement remplie d'un homme qui avait tout d'un chien fou diablement malin, une tête brulée. A noté l'importance de la scène du début, sur son passage dans la guerre d'Algérie avec laquelle je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec les films américains expliquants les traumatismes et séquelles criminelles des vétérans du Viet Nam. Les sales guerres engendrent des monstres ; la société a les criminels qu'elle mérite.