L'Orphelinat
El Orfanato - Réalisé par : Juan Antonio Bayona Avec : Belen Rueda, Fernando Cayo, Géraldine Chaplin, etc... Film fantastique espagnol, sortie le 5 mars 2008, 1h46, Interdit -12ans
Synopsis - Laura a passé son enfance dans un orphelinat entourée d'autres enfants
qu'elle aimait comme ses frères et soeurs. Adulte, elle retourne sur les lieux
avec son mari et son fils de sept ans, Simon, avec l'intention de restaurer la
vieille maison. La demeure réveille l'imagination de Simon, qui commence à se
livrer à d'étranges jeux avec "ses amis"... Troublée, Laura se laisse alors
aspirer dans l'univers de Simon, convaincue qu'un mystère longtemps refoulé est
tapi dans l'orphelinat...
Critique - Sous ses allures apparentes de série B formatée se cache en réalité un vrai petit bijou. Le coup de l'orphelinat hanté n'est pas une nouveauté pourtant Bayona arrive à nous surprendre en choisissant un traitement des plus original qu'il m'est impossible de résumer ici sans dévoiler une part du mystère qui habite le film. Une chose est sûr il ne s'agit pas d'un simple film de fantôme vengeur de plus. On pourrait le comparer avec Sixième sens, Les Autres ou l'incompréhensible Saint-Ange mais ce serait encore maladroit, il deviendra néanmoins un classique du même acabit que les deux premiers films cités, prouvant une fois de plus l'excellente forme du cinéma de Genre espagnol, surement l'un des meilleurs du monde surtout là où les Japonais se sont essoufflés, les Espagnols ne cessent de nous surprendre. Ce que l'on retient en premier à la sortie de la salle est la trouille qu'il peut réellement donner accompagnée d'une décharge émotionnelle surpuissante. Attention, il s'agit ici d'un réel film d'épouvante, un film qui inquiète réellement sans verser dans l'humour potache ni dans le gore. Point de grosses giclées d'hémoglobines, juste de la trouille, de la trouille et encore de la trouille servit par une belle histoire mais surtout : une réalisation parfaitement maitrisée de Bayona qui excelle aussi bien dans ses cadrages et son sens du rythme (savoir être posé ou nerveux selon les besoins d'une scène et savoir en faire parfaitement les transitions n'est pas chose évidente). La photo et les décors sont également magnifiques et finissent de mettre en valeur l'excellent scénario de Sergio Sànchez. Et que dire de la prestation de Belen Rueda (Mar adentro, mais plus connut en France pour son rôle dans le sitcom La Famille Serrano sur France3) tout simplement incroyable, toujours juste et avec une sensibilité insoupçonnée. Enfin la certification Guillermo del Toro (producteur du film) n'est pas usurpé à des fins mercantiles comme en abusent certains dont Quentin Tarantino. On retrouve ici son univers, très proche de son Echine du diable et l'on comprend aisément son implication sur le projet et le soutient apporté à Bayona qui sera sans aucun doute un réalisateur à suivre à l'avenir car aussi incroyable que cela puisse paraitre face à la maturité du métrage, il s'agit ici d'un premier film. A voir absolument. 1, 2, 3... Soleil !