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Le Vidéodrome
18 janvier 2008

Triangle

Tie saam gok - Réalisé par Tsui Hark, Ringo Lam & Johnny To Avec : Louis Koo, Simon Yam, Honglei Sun, etc... Thriller Hong-Kongais, Sortie le 16 janvier 2008, 1h41
tri
Synopsis - La vie n'est pas facile pour Sam, Fai et Mok, trois amis de comptoir qui se démènent pour joindre les deux bouts, jusqu'à ce soir d'orage où un mystérieux vieillard vient les trouver dans un bar en leur proposant de devenir riche rapidement. Un trésor serait enterré sous un bâtiment. Ce qu'ils découvrent dépasse leurs rêves les plus fous.

Critique - Ce qui attire en premier dans ce film c'est son concept tout à fait original. Il s'agit du premier vrai "cadavre exquis" cinématographique. Chacun des trois réalisateurs réalisant une partie du film sans se soucier du travail des deux autres. Alors quand en plus les trois réalisateurs en question ne sont autres que les plus grands noms du cinéma Hong-Kongais de ces dernières années, on ne salive plus on bave littéralement à flot. Mon jeu pendant le film a été de deviner dans quel ordre les trois réalisateurs s'étaient succédés. Tsui Hark qui n'est plus à présenter (une filmographie pléthorique comprenant entre autre la saga Il était une fois en Chine...) réalise la première partie et c'est assez marquant. Comme souvent il préfère aux mots, le poids des images, ce qui n'aident pas toujours à la compréhension de l'acte, pourtant fondamentale, de l'exposition (c'est simple pour moi c'est le Lynch asiatique). Le début est donc assez space avec néanmoins un rythme très soutenu et carré. Il faut s'accrocher mais l'histoire et ses nombreux enjeux sont vite prenant. Pour la seconde partie c'est Ringo Lam (appelé aussi "l'incroyable réalisateur qui a réussi à sorti Jean-Claude Van Damme du trou", ce qui n'est pas rien, avec son surprenant Replicant). Alors pour le coup, je me suis planté car je pensais vraiment qu'il s'agissait de Johnny To. Plus reconnu pour ses bons films de castagne que de fine psychologie, Lam impressionne pas mal en prenant en charge la partie la plus introspective du film qui explore la folie et les tentations des personnages. Un segment un peu bâtard qui oscille entre l'excellence et le balourd. La faute revient à la difficulté de trouver un véritable rythme à son propos. Johnny To, offre par contre un final de toute beauté dans la plus pur lignée des films de l'enclave chinoise entre trahisons, lyrisme, questions existentielles et gunfight hallucinant sans pour autant oublier d'apporter une petite touche d'humour et d'aller encore loin dans la folie pure. Le Triangle pour une triangularité parfaite entre, d'abord les trois réalisateurs qui nous offre une œuvre intéressante (on sent une vrai complicité et un réel plaisir de filmer), dans la triangularité des trois amis personnages principaux, un triangle amoureux, la triangularité des décors propre à la culture et l'histoire de Hong-kong, partagé entre son modernisme urbain hérité de l'occident, la campagne chinoise et une banlieue désertique démontrant la difficulté de cette citée de se choisir une identité propre. Ce qui est intéressant également, c'est cette inversion dans les univers de chacun, To étant d'habitude plus urbain et qui là nous emmène dans des marécage et Hark, adepte des films épiques en costumes, nous plonge dans les bas fonds de la métropole. Un film un peu fou avec trois grands noms complètement investis dans leur tâche. Sans doute pas un chef d'œuvre mais un bon film à voir avec curiosité. Une œuvre unique que seule la folie du cinéma asiatique peut nous apporter. Hong-Kong n'est pas mort.


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