La Légende de Beowulf

Beowulf - Réalisé par Robert Zemeckis Avec : Ray Winstone, Anthony Hopkins, Angelina Jolie, etc... Film d'animation américain, Sortie le 21 novembre 2007, 1h53

Synopsis - En ces temps lointains, les sauvages contrées du Nord de l'Europe étaient peuplées de héros et de monstres. Des hommes audacieux, taillés pour la lutte et les conquêtes, pouvaient encore se forger des destins d'exception. Le plus glorieux d'entre ces aventuriers fut le Viking Beowulf, qui surgit un beau jour pour sauver le vieux roi Hrothgar et ses sujets des assauts d'une féroce créature. Son nom devint vite légendaire à travers le royaume et, partout, l'on chanta sa bravoure face au maléfique Grendel. Beowulf ne devint pas seulement célèbre, mais riche. Et avec la richesse vinrent bientôt de dangereuses tentations et une inextinguible soif de pouvoir. Car le héros était aussi humain, trop humain, sans doute, et le guerrier plus avide, plus ambitieux et bien plus faillible qu'on ne l'imaginait...

Critique - Deux semaines sans pouvoir se faire un ciné, c'est long, très long, et c'est totalement par hasard que cette sortie, avec le retour de Pierre, s'est faite. Séance entres amis donc. J'avais pas mal d'appréhension par rapport à ce film. Je trouvais la bande-annonce super laide et le souvenir du film avec Christophe Lambert en blond platine me laisse encore dubitatif. De plus, le dernier essai du grand Zemeckis avec le film d'animation, Le Pôle express, ne m'avait que moyennement convaincu. Précision qui n'est pas sans importance, je l'ai visionné dans la salle Imax de DisneyVillage en 3D. Mais alors là pour le coup, quelle baffe dans ta gueule ! On pourrait se demander quelle est l'utilité d'acteurs réels dans un film d'animation (question idiote surtout après 300 et Sin City), mais à vrai dire on s'en moque éperdument après quelques minutes. Zemeckis a  réussit son pari, celui de mettre au point une nouvelle forme d'animation en motion capture. Ce qui impressionne avant tout c'est le niveau de détail, en particulier des expressions faciales, ce qui faisaient affreusement défaut dans Le Pôle express. Le niveau de détail mais aussi de la fluidité. Evidemment tout n'est pas encore parfait, et l'impression qui prédomine est que l'on assiste à une cinématique de jeu vidéo. Le film possède une énergie débordante tant au niveau des scènes d'actions que de dialogues. Toute sa force tient également à un scénario maitrisé de bout en bout et d'une grande maturité. Sans doute le premier film d'Heroic fantasy pour adulte depuis le Seigneur des Anneaux de Jackson. On est bien loin de tous les nanars formatés et gnian gnian comme Narnia qui massacre allègrement toute cette littérature fantastique pour en faire des films pour Disney Channel. C'est violent aussi bien physiquement, oralement que moralement et on en est bien content "par les burnes d'Odin!" Le vieux mythes anglo-saxon de la malédiction des rois danois a enfin une œuvre qui tient la route avec un héros tout ce qu'il y a d'abord antipathique puis pitoyable. Comme tout conte, ce récit est une morale acerbe sur le pouvoir et les responsabilités, ou l'on sait qu'un jour ou l'autre nos démons referont surface. Puissant, particulièrement avec la 3D, on se laisse emporter par cette sombre féérie sans s'en rendre compte. Une oeuvre enfin digne de ses origines littéraires, certains devraient en prendre de la graine. Je suis entré dans la salle sceptique, j'en suis sorti complètement conquis. On a tous quelque chose de Beowulf.

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